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Garde une santé vitale parfaite jour après jour !

 

Mes grossesses

 

Alma

 

A 29 ans je savais depuis au moins 1 an qu’Alma appelait à être née, j’étais dans une relation qui ne semblait pas vouloir avancer, mon compagnon avait toutes ses étapes à franchir avant d’envisager la vie qu’il voulait pour lui et pour moi. J’ai donc provoqué la rupture avec beaucoup de tristesse et de chagrin.

Très peu après je rencontre quelqu’un, envoyé par mon ex, cherchant à faire une cérémonie chamanique chez moi. Dans un premier temps je le prépare pour une cérémonie en groupe à laquelle il souhaite participer accompagné d’un ami à lui. Avec le monde autour de lui, il peine à lâcher et passe à côté de ce qu’il cherchait, la guérison, l’éveil, la clarté sur qui il est. Après un cours de Yoga, il décide de me demander si c’est possible de faire une cérémonie individuelle, j’accepte. Durant cette cérémonie que je facilite, je reconnais une amitié futur qui pourra duré toute la vie.

Plus tard, mon coeur reprends des force et le sien entre en raisonance. Je me laisse happer par la possibilité d’une nouvelle relation la veille de mon départ au Etats-Unis pour y voir ma famille. Nous entretenons des contacts journaliers par téléphone durant mon séjour et nous nous mettons en couple à mon retour. Sans attendre, je lui partage ma position sur la venue potentiel d’un enfant, je ne vais pas empêcher l’arrivée d’un nouvel être si il se présente.

Je tombe enceinte le week-end de ma formation en Reiki Shambala niveau 2. Le futur papa emménage chez moi très vite mon état est confirmé par des nausées et une fatigue renversante. Je peine à faire les déplacements pour travailler au centre sportif où j’anime des cours de gymnastique artistique et trampoline aux écoles en journées sportives. Pour la première fois je dois prévenir mes chefs qu’il ne peuvent malheureusement plus compter sur moi de manière consistante. Malgré tout j’arrive à me présenter de temps en temps, et l’énergie, l’émerveillement des enfants et professeures m’est précieuse.

A la maison mon mal être ne s’améliore pas, je ne supporte pas l’odeur et la présence de de mon compagnon, impuissant face à la situation, il sombre dans l’insécurité, ce qui ne fait qu’empirer mon état. Je cherche par tous les moyens à trouver une issue, nous nous rendons dans un planning familial pour la première échographie et éclate en sanglot en suppliant le docteur de m’aider. Mais elle ne sait pas, apparemment ce n’est pas si courant? L’hyperhémésis gravitarum c’est la nausée toute la journée, des odeurs nauséabondes jours et nuits sans savoir si un jour ça va s’arrêter, la traversée des enfers.

Je décide de dire à mon compagnon que je ne peux plus continuer comme ça, j’ai des sensations accrue d’autophagie, mon corps se digère lui-même et se meurt, mon état psychologique est atroce, je pense au suicide tous les jours. La décision de nous séparer aussi difficile soit-elle rodait depuis un moment, il déménage, blessé et en colère, il n’essaye pas de me garder, me récupérer, revenir vers moi, je ne peux plus le soutenir dans ses insécurités, j’ai besoin de la mienne.

Dès son départ, je reprend des forces, j’arrive à nouveau à travailler régulièrement et je paye maintenant un double loyer.

Mes yeux se tournent vers une nouvelle habitation, je désire accoucher à la maison, et l’appartement que je loue me semble très peu intime...

Je trouve et signe un nouveau contrat pour une 3 façades à 2 minutes de là où je suis, une maison et un jardin magnifique, avec une amie et son fils de 2 ans nous y emménageons un mois plus tard. Ma forme est au top, 30 ans et enceinte j’exécute encore pas mal d’acrobaties, donne mes cours de yoga et saute sur le trampoline en toute confiance.

Un mois avant la naissance, ma sage femme m’appelle pour m’annoncer que c’est bon Alma peut sortir si elle veut, tout ses organes sont prêts, effectivement la place que prend mon ventre devient de plus en plus inconfortable.

Le jour J arrive, j’ai demandé à ma petite soeur d’être présente, son calme face aux films d’horreurs m’a toujours impressionné... Avec l’aide de ma mère et Palma Rosa, je rassure Alma et l’invite à naître dans ce monde. Plus tard dans la nuit les contractions et la perte des eaux commencent, et au levé du soleil après de multiples allers-retours dans la baignoire avec un flux d’eau froide sur ma peau, des douleurs intenses et une soif à laquelle je ne peux répondre, Alma naît.

Tous les maux disparaissent , le tout petit bébé tout propre dans mes bras se met à téter, je sens mon utérus être rappelé à sa place, maintenant tout va être facile.

 

Lua

 

Alma à 3 ans et demi, ça fait un an que je suis en relation avec Adrien (Yuura), sa demande en mariage avant un saut en parachute en disait long sur mon futur mari. Quelqu’un qui veut m’accompagner et aller vers une vie avec plus de sens et de magie, Lua fut une surprise, nous avions enclenché un nouveau projet, la création d’une Oasis en Belgique à la campagne, mais la grossesse a tout jeté à terre, les nausées, les odeurs, les vomissements n’ont laissé aucune place, l’initiation était intense. Yuura me soutenait de son mieux, nous appelions à l’aide de toutes nos cellules. C’était dure, je n’arrivais pas à être une mère pour Alma, alitée toute la journée, la vie ne me goûtait plus.

Nous avons sus prendre du recul, 2 semaines en Suisse nous a permis de grimper un peu le long du trou dans lequel nous étions piégés, Yuura prend conscience de son rôle dans notre couple, et les énergies, les sensations s’apaisent, un homme est né, un dragon, un protecteur.

Nous organisons notre départ de la Belgique, direction Amérique Latine.

Je reprends des forces, les fruits de la nature me guérissent. Alma guide Yuura dans la maturation et l’ajustement de son rôle, de sa place.

Chaque grossesse est une transformation, mon corps, mes hormones, mon énergie, mon humeur, rien ne reste vraiment de qui j’étais, peut-être juste des souvenirs. Ma désintégration et reconstitution est holistique, je dois deuiller et réapprivoiser tout mon être, mon attachement à qui j’étais m’est très palpable, le lâché-prise est la seule voie que je perçois pour avancer.

Le dernier mois de grossesse pèse et Lua naît dans le confort de notre nouveau chez-nous au Costa Rica, pas de sage-femme cette fois-ci, mon mari accueille Lua après 1h30 de travail, Alma dort profondément, c’est le début de la nuit. Maintenant tout sera facile.

 

Tao

 

Lui, n’est pas encore né, les nausées se sont faites plus douces mais leurs présences indéniables furent tout de même un challenge. Le sentiment de dégoût intense qui prit possession de moi pendant des mois persistent avec plus de légèreté aujourd’hui. L’humiliation et le dénigrement subit par la femme en moi sont tellement nombreux, comment m’aimer quand toutes ces sensations et souvenirs émergent ? Alma me manque.

Yuura a pris énormément de responsabilité en plus, les biberons, les langes de Lua, les lessives, la vaisselle, les repas, la supervision et l’aspect financier de la construction de notre maison, l’entretien des voitures, les courses. De temps en temps je participe en mettant de l’ordre et en prenant des décisions, en éclaircissant notre voie, ... Nous avons à nouveau formé un cocon pour accueillir un nouveau petit bout qui nous mènera comme les précédents vers plus de liberté, d’opportunitées et d’abondance.

J’avoue ne pas encore vraiment savoir apprécier pleinement cet état dans lequel la grossesse me plonge, être enceinte à 35 ans n’a rien à voir avec être enceinte à 30 ans, la maturation de qui je suis me semble imposée, comme ma naissance à moi, provoquée.

J’ai beaucoup appris des ces grossesses et peu de ces choses sont exprimables, ce que je peux dire, c’est que la vie me pousse à me respecter mieux, à me faire confiance, à honorer mes ressentis, mon intuition, à prendre le temps, à me donner.

Dans toutes ses histoires, je suis très reconnaissante d’avoir pu accouché à la maison, la pression et les peurs du monde médical actuel envers les femmes enceintes est vraiment tenace, à moins que tous les détails que les docteurs épient tombent parfaitement dans les normes idéales, l’accouchement naturel peut vite être déclaré inaccessible... Reprendre son pouvoir n’est pas une mince affaire une fois notre sensibilité retrouvée. Le courage auquel les hommes et les femmes font face tombe souvent dans l’oubli pour ensuite resurgir dans nos esprits tel un cadeau divin.