Naître Maman

 

Me voilà 2 fois maman, 2 accouchements à la maison. Le 1er accompagné d’une sage-femme, de ma sœur et ma mère en charge de la maison. Le 2e avec mon mari pendant que ma fille de bientôt 4 ans dormait profondément dans son lit.

 

Comme beaucoup de femmes, ce fut douloureux. Mon corps, déjà métamorphosé, s’est ouvert en deux pour laisser passer le petit être qui a grandi dans mon ventre pendant 9 mois.

Mais la douleur n’a pas commencé là. 4 à 5 mois de nausées sans fin, d’envie de mourir, d’avorter… J’ai traversé l’enfer qui ne semblait pas terminer en prenant avec moi les papas pour qui l’expérience n’était pas non plus pleine de joie. Ma compréhension des nausées m’a amenée à prendre des décisions difficiles et radicales pour survivre et aller vers un monde plus accueillant. Quitter le papa de la 1ère et déménager à l’autre bout de la planète pour la 2e ne fut pas encouragé par mes proches. Mais une fois le changement de vie enclenché, mon corps et mon âme me communiquaient que j’étais bel et bien sur la bonne voie. Toutes les contraintes traversées jusque-là ont disparu comme par magie. Respirer, me détendre, retrouver plaisir à la vie, la lumière, la beauté, l’amour... Est venu ensuite l’inconfort avec un ventre énorme, il fallait qu’elles sortent. Les démarches administratives de ce vieux monde prenaient aussi leur petite place...

 

Malgré l’horreur et la douleur de l’accouchement, j’ai eu la chance par deux fois que tout se passe « facilement ». Pas de déchirure, le bébé va bien, tète bien, tout est vite propre autour de moi, je suis dans le confort de mon lit avec mon tout petit dans les bras. Tout était tellement intense qu’il n’y avait pas de place pour les doutes et les peurs, pas de place pour autre chose que la nature. On s’occupe du cordon, du placenta qui sera mangé dans des smoothies bananes - fruits rouges/betteraves plus tard. Pour la 2e, la rencontre avec la grande sœur, et le naturel avec lequel elle accueille le nouveau bébé sorti tout frais du ventre de maman me réjouis. Le partage de l’expérience avec le papa rappelle à quel point ça fait du bien de se savoir accompagnée par quelqu’un qui a décidé de tout faire pour me comprendre et partager cette vie de folies (franchement... un humain qui sort d’un humain !)

 

Merci à tous les êtres rencontrés sur notre chemin, qui nous ont guidés dans la bonne direction pour que ces naissances soient possibles <3

 

Le corps s’adapte, se transforme pour devenir maman. Les modifications physiques, mentales-émotionnelles ne passent pas inaperçues, elles évoluent tout au long de la grossesse et au-delà, pour toujours. Tantôt facile, tantôt très difficile, il semble que tout l’Univers me traverse, je ne sais plus qui je suis, ou plutôt je ne suis plus ce que j’étais, le deuil s’impose pendant que la découverte s’invite à tout petit pas, au rythme de ma patience et de ma confiance. Dans quoi me suis-je engagée ? Quand on décide de devenir maman, on ne réalise pas tout ce que ça implique et ça ne finit jamais. On passe de l’autre côté d’une réalité qu’on pensait acquise. Toute une partie de moi semble plus « animale », tournée vers la (sur)vie.Y a-t-il un nid suffisamment confortable pour l’épanouissement de ce tout petit bientôt plus grand, la nourriture est-elle là en abondance, l’environnement émotionnel est-il adéquat, peut-on rester unis dans cette vie qui évolue de manière perpétuelle ?

 

Mon intelligence semble avoir décidé pour moi ce sur quoi je devrais porter mon attention et mon potentiel. Je deviens l’observatrice, la découvreuse de mes nouveaux centres d’intérêt.

Dans une certaine mesure je reste actrice, actrice de ma propre présence à tout ça, et je réalise encore que tout ce qui m’arrive, c’est tout ce que je voulais. M’éveiller, me reconnecter à moi-même et aux autres, car nous sommes un. Les marques que mon corps porte ont une raison d’être, et elles disparaissent une fois leur mission accomplie, tout cela en collaboration avec ma conscience. Tous ces choix nés dans mon passé, mais aussi dans mon présent, et les décisions qui sont les miennes peuvent être transformés une fois unifiés dans mes intentions.

 

Où est-ce que je vais avec tout ça ? Aucune idée, c’est le néant, un état très reposant finalement, c’est l’expérience que je choisis maintenant. Quand l’envie de voir mon chemin me vient, j’accueille/j’invite les visions qui m’inspirent, me font sourire, vibrer et font bouger mes énergies et mes corps.

 

Merci à Alma, à Lua et à Yuura pour ces expériences partagées, je les chéris depuis toujours.