Visite familiale et réflexions sur nos projets...
L’arrivée des parents, je me sens comme à Noël quand j’étais enfant, leur baguages remplis de cadeaux, je retrouve certains bouquins à moi, notre handpam reçu pour nôtre mariage de mes grands-parents, quelques vêtements, noix et fruits sec, jeux pour la petite, ...
Les jours qui suivent le papa de Yuura nous équipe d’une perceuse/visseuse, bois et vis pour faire un nouveau lit pour Lua et une table, de quoi s’occuper mais aussi jouer et trouver sa place dans notre quotidien. Le regard de la maman se dirige vers le jardin et les vitres toujours parsemées de grains de ciment (résidus de la terrasse récemment crée).
Bientôt je sens doucement l’envahissement de mon chez moi et de la partie de moi “polie” qui cherche à plaire et mettre à l’aise nos invités qui bientôt s’installeront plus proche de la plage à 30 min de chez nous. La sœur arrive chez nous pour une nuit, des cadeaux en plus.
Ca devient vraiment difficile pour moi, enceinte de 6 mois, il y a comme une bataille pour la présence et l’attention de mon mari, en plus d’un comportement envers Lua qui devient de plus en plus lourd à observer au fils des répétitions.
Nous atterrissons ensemble dans la maison louée par les parents, la piscine n’est pas pour déplaire, mais je ne suis pas chez moi et je me sens désaxée.
Je suis avec des gens en vacance, et je ne vois pas où et comment avancer dans ces circonstances sur le chemin de ma vie.
Je fait un exercice d’écriture d’harmonisation et les choses se dénouent, j’arrive à sortir, à traverser ma déprime, ma colère. Nous rentrons chez nous régulièrement et malgré le coté dis-harmonieux de nos échanges, le mouvement fait du bien, nage au pied de la cascade, et passage au marché. Les resto et salades remplie d’avocat et de fromage commencent à peser dans mon foie, l’appel des fruits frais devient de plus en plus insistant.
En parallèle nous visitons une communauté/écovillage nommé Alma Suiza, la présentation de leur site web vend du rêve, malheureusement nous découvrons la réalité de la situation ...
Une des famille fondatrice est repartie vivre en Allemagne, tandis que l’autre famille, costaricienne, à piqué dans la caisse de la société et attaque en justice pour plus d’argent encore, le système d’ici il le connaissent bien. Manifestement ce n’est pas la première fois que l’on entend une histoire comme ça.
La familles que l’on rencontre sur place, plus un papa, sont ceux qui on racheté les parts de la famille repartie vivre en Allemagne. Le papa seul, séparé de sa femme qui est partie se faire de l’argent en Allemagne aussi avec les deux enfants, ils reviendront une fois les poches remplie et un travail en ligne à ramené au Costa Rica. On nous parle aussi d’une troisième famille qui semble avoir déserté récemment eux aussi ...
Le système d’eau manque de pression, et le système hydroélectrique fonctionne avec un membre amputé et demande une consommation surveillée journalière.
De plus, les maisons déjà construite sur le magnifique terrain avec vue sur mer sont sur des emplacement pour le moins privilégié, comment donner à d’autre familles l’envie de s’installer là où tout les bon spot sont pris ...
Bon, cette famille présente, et peut-être un peu coincé dans leur situation, est quand même très chouette et accueillante, c’est un plaisir de les rencontrer et de passer un moment en leur compagnie.
Je m’intéresse à des projets plus grands, et tombe sur des videos et articles qui parlent de points de faille dans le processus de création et de vie d’une communauté.
Le projet que j’avais dessiné consistait en 8 familles, 25 habitants, je redessine le tout pour atteindre 18 habitations toujours d’1/2 Hectare autour d’un espace commun avec piscines, espaces de méditation, yoga et jeux, plus un centre de retraite/restauration/chambres, tout disponible à pieds ou vélo.
Un totale de 16 Hectare minimum. Trouver et acheter le terrain adéquat, créer les routes, les lots, le système d’eau et d’électricité ... démarrer les constructions ... sans compter les potentiels démarches légales ... pas une mince à faire, certes nous avons maintenant l’expérience de la construction d’une maison mais pas encore d’un village. Le plan est tel que l’on pourrait facilement commencer avec 6 habitations et juste une partie des communs. Et bien sur en gardant les grandes lignes directrices pour aller vers le succès, avoir une raison d’être, une vision et une mission qui nous unis, beauté/nature, autonomie/santé, communauté/sécurité.
La beauté et la nature doit pouvoir se voir et se sentir, l’harmonie des construction et de l’espace de chacun est à considérer dans son entièreté, chacun à droit au paradis. L’autonomie et la santé consistent à savoir se nourrir de la terre dont nous sommes les gardiens, mais aussi de savoir respecter son rythme intérieure, avoir des activités physique et artistique de création, évacuer et recycler ce qui est devenu obsolète. La communauté pour moi joue une rôle de sécurité qui permet à chacun de s’épanouir et grandir individuellement et collectivement, réapprendre la confiance et permettre à la vie de toutes générations de suivre son court naturel.
Une autre question se pose également c’est la question de l’argent. Quand beaucoup de communauté demande 200 à 400k pour un lot, ici nous on a acheté notre terrain de presque 1/2 Hectare à 50k avec la préparation du terrain comprise, nous avons un système d’eau qui coulent en abondance, une vue magnifique, mais pas vraiment d’espace communs approprié ou surtout accessible facilement, ce qui nous pousse à vivre de manière assez individuelle.
Si on veux construire et entretenir une communauté, demandé un minimum de 200k par lot s’impose d’après le plan financier que j’ai établis.
D’où viendrait cette différence énorme ? il y a du flou qui reste ...
Nos projets sont de, soit s’ouvrir à la possibilité de rester là où on est et voir cette communauté de Serenity Garden se transformer et renaître, soit de rejoindre un autre projet qui a déjà créé les fondations pratiques (plants, routes, lots, eau, électricité, ...), soit créer un petit village de 0 nous même ... Heureusement la vie exauce et remplis tout nos besoins, on peux vraiment travaillé à la réalisation que nous sommes uni, dans notre corps, âme et esprit. Se voir soi, les autres et ce qui nous entoure, avec amour, apprécier la beauté à chaque instant.
Pour revenir à la visite familiale, la sœur est partie, les communications avec reception bourée de suppositions continuent, les répétitions de phrases venant de l’histoire personnelle de chacun appliquées à la petite Lua de même pas 1 ans et demi (“tu fais la timide”, “quelle charmeuse”, “la chippie”, “la cochonne”, et j’en passe). Pourquoi je dois voir tout ça, cette normalisation de comportement qui fini par imprégner l’air et la peau. Et après tout, qui suis-je pour voir tout ça, probablement bien quelqu’un qui fait la même chose et qui suis toute aussi forte à me le cacher. Heureusement j’ai de l’aide, Yuura, mon mari est capable de m’écouter et entendre mes irritations, me partager les siennes même si je ne me sens pas toujours aussi bien à l’écoute que lui.
C’est la vie en communauté sans intention commune que la famille me montre peut-être, être mis face à qui on est vraiment, aller vers plus d’honnêteté et cultivé notre qualité de présence pour voir plus d’amour et de beauté. Dès fois, ça semble être un yoyo perpétuel d’acceptation et de révolte, la respiration elle, est toujours là, inspire expire, débuts-milieus-fins-pauses-... tout est observable.
Le départ des parents fut presque furtif, revenir à une vie sans obligations fait du bien mais je me sens tituber le temps de 2-3 heures, où est passé ma boussole ? Qu’est ce que j’ai perdu de vue au bout de 3 semaines ? Comment retrouvé Shambala ? Tant de mouvements, l’espace pour la création s’était estompé, il faut avouer que nos aspirations ne sont pas partagées par les parents, du moins peut-être pas en conscience malgré le soutient reçu de leur part.
Nous nous réajustons pour le prochain chapitre, un ananas pousse, un couple canadien est en visite pour 6 mois dans notre écovillage, on ira se baigner dans la rivière et d’ici 3 semaines un amis vient loger chez nous. D’ici là une visite dans la communauté fraîchement démarrée “theark.world” se fera peut-être et je mangerai des papayes.